vin rosé

Les paradoxes du rosé

Les beaux jours reviennent, apportant avec eux des envies de prolonger les soirées. Les nuances bleues de la piscine et vertes des oliviers esquissent en notre esprit des envies de vacances, sonorisées bientôt par les cigales. Un bien-être érigé en art de vivre à la Provençale… qui depuis quelques années, fait apparaître de manière incontournable des nuances rosées quand il est question de vin, d’apéritif et de partage.

Le paradoxe du rosé

Bien que sa consommation ait triplé en vingt cinq ans, seulement neuf Français sur dix déclarent en boire, et une bouteille de vin vendue sur trois est du rosé. Cet invité incontournable de nos soirées festives souffre encore de préjugés… Curieux paradoxe d’un vin trop souvent cantonné dans l’imaginaire collectif à un « vin de plage », qui a du mal à trouver sa place entre le rouge et le blanc.

Un vin d’avant-garde qui bouscule les codes établis

Cette palette est d’ailleurs à l’origine d’une première idée reçue qui, malheureusement, s’avère avoir la vie dure. Non, définitivement, le rosé n’est pas un mélange de vin blanc et de vin rouge. Le rosé est élaboré à partir de raisin noir à jus blanc, avec une macération courte qui ne va extraire qu’une partie des pigments de la peau du raisin. Le temps et la température de fermentation détermineront du reste la couleur du rosé et certains de ses arômes. Techniquement, la maîtrise de la vinification en rosé n’est pas évidente et requiert un réel savoir-faire de la part du vigneron, secondé par l’œnologue.

Le consommateur exige des teintes de plus en plus pâles pour son rosé. C’est l’occasion pour nous de tordre le cou à une deuxième idée largement répandue : le degré alcoolique n’a aucun lien avec la couleur. Ce n’est pas parce qu’un rosé est pâle qu’il sera plus doux. En l’occurrence, l’alchimie est complexe, entre la couleur et les arômes et une fois encore, le savoir-faire du vigneron demeure le seul paramètre de la qualité du vin, tant au niveau esthétique que gustatif. Le choix des cépages, qui auront chacun un impact sur la couleur et sur les arômes sera l’un des paramètres sur lesquels l’artisan va travailler pour optimiser son assemblage.

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C’est la raison pour laquelle il s’avère parfois dommage de provoquer une avalanche glaciaire dans son verre de rosé, qui risque d’atténuer la richesse et la finesse des arômes du vin. Il n’en demeure pas moins qu’il n’y a rien de criminel dans ce geste, car le vin rosé est avant tout décomplexé.

La vie en rosé

De fait, le succès du vin rosé s’explique sans doute par la liberté qu’il offre. Ce vin a su s’affranchir des codes rigides qui entourent le milieu du vin. Décomplexé, il a su s’adapter à nos modes de vie, beaucoup plus sociaux, autour de cuisines du monde, de plats nouveaux comme les sushis, de repas moins structurés, plus apéritifs et festifs qui favorisent le partage et la convivialité.

Avec le rosé, chacun de nous adopte un art de vivre qui bouscule les us et coutumes ancestraux qui régissent le milieu du vin. Résolument moderne, il nous invite et nous incite à une nouvelle appréciation du vin dans nos modes de vie.