Je voudrais aujourd’hui vous parler de deux évènements concomitants qui n’ont pourtant pas de relation directe ; deux évènements statistiques corrélés sans qu’ils soient reliés par un élément explicatif. Alors pourquoi vous les présenter dans un même article ? Tout simplement parce qu’ils sont portés par la même couleur et la même dynamique, et sont le reflet d’un monde en plein changement.
Le boom du vin rosé
Il n’est pas dans mon propos de vous assommer avec pléthore de résultats d’études statistiques ou d’instituts de sondage. L’essentiel est que les chiffres convergent vers un consensus admis de tous : le rosé connaît un engouement depuis quelques années qui ne se dément pas. Une telle croissance (+50 % en l’espace de 12 ans) fait des envieux dans les autres secteurs de production.
Si la qualité se définit par l’aptitude d’un produit à répondre à des besoins exprimés ou implicites des consommateurs, le rosé s’impose effectivement comme un grand produit de qualité. Le travail des viticulteurs pour élaborer des vins qui répondent aux attentes des amateurs a fait évoluer l’image du rosé dans notre société et bien au-delà de nos frontières. Et les vins de Provence se sont imposés naturellement dans cette démarche, en tant qu’ambassadeurs d’un art de vivre, d’un mode de vie, synonyme de convivialité et de partage, de soleil et de ciel bleu.
Il n’est plus le vin léger censé apaiser la soif du tâcheron, mais a gagné ses lettres de noblesse dans des moments chics et distingués, liés à l’image de notre région et qui trouve un écho très favorable, notamment en Asie et en Amérique du Nord. Il est désormais plus pâle et finement travaillé au niveau du bouquet aromatique.
La révolution rose
« In vino veritas », mentionnait Pline l’Ancien, reprenant sans doute un adage bien antérieur. Il aura pourtant fallu des siècles pour qu’une de ces vérités finisse par s’imposer. Car oui, le vin est aussi un produit éminemment féminin et, Dieu merci, il ne se trouvera sans doute plus beaucoup d’esprits chagrins pour s’en offusquer.
Si d’un côté, les femmes se sont sans doute décomplexées pour entrer dans ce milieu parfois hostile, les hommes ont réalisé l’opportunité que cela représentait. Ensemble, ils ont pris conscience de la richesse des assemblages propres à ce secteur.
Sans se laisser aller à l’angélisme le plus absolu quant à la vitesse de ce changement, ni militer pour un féminisme revendicatif, je me plais à penser que de ces progressions, naissent un équilibre et une harmonie profitable à la société dans son ensemble.
Les femmes trouvent de plus en plus leur place dans cet univers très masculin jusqu’alors. L’union des œnologues de France compte désormais une moitié de filles sur les bancs des écoles d’œnologie. On sait aussi qu’un tiers des exploitations agricoles sont conduites par des femmes, contre 8 % dans les années soixante dix. Quant à la consommation, les études ne manquent pas pour évaluer sous tous les angles cette nouvelle population de consommatrices qui exprime ses goûts de manière affirmée. Au restaurant, le sommelier demande désormais qui goûte le vin, ce qui aurait paru incongru il n’y a que quelques années. Ouf, les temps changent !
Du rose… au rouge
On entend, de plus en plus rarement heureusement, des avis simplificateurs tendant à rapprocher les deux phénomènes par une analogie de couleur. Le rosé serait, selon eux, « un vin de femmes ». Des études récentes viennent battre en brèche cette relation supposée entre les deux phénomènes car les femmes pour plus de la moitié d’entre-elles, plébiscitent… le vin rouge.
Les deux phénomènes que nous venons d’évoquer sont les signe d’un monde en pleine mutation, qui tend vers un équilibre dont on ne peut que se réjouir. L’été sera bientôt là pour concrétiser des moments conviviaux. A Château Virant, nous disposons d’une large palette de rosés pour répondre au goût et à l’humeur de chacun. Parmi eux, la cuvée « Les Minettes », qui revendique sa féminité, vous fera sans doute voir la vie en rose, avec toutes les nuances que cela sous-entend.