La convivialité lors des repas constitue une richesse culturelle que de nombreux pays nous reconnaissent et parfois même nous envient. Le repas gastronomique à la française est d’ailleurs inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Et nous sommes connus, à l’étranger, pour parler de gastronomie même pendant ces repas ! Bien entendu, le vin constitue un sujet de choix, ce que les moments conviviaux de cet été n’ont pas manquer d’entériner. Les questions qui me sont posées méritent de s’y arrêter dans notre article hebdomadaire.
Quels sont les cépages pour élaborer un rosé ?
Dans l’appellation Côteaux d’Aix en Provence, les cépages rouges qui servent à l’élaboration du rosé sont variés. On retient pourtant le Cinsault qui conférera au vin des arômes fruités et fin, avec beaucoup de fraîcheur. Cela vient en complément de cépages comme le Cabernet Sauvignon, qui va apporter de la puissance, ou du Grenache, qui donnera de l’ampleur et du gras, ainsi que des arômes de fruits rouges. La Syrah contribuera à offrir du velouté et des arômes spécifiques de vanille.
La couleur du rosé est-elle un signe de qualité ?
Le consommateur demande actuellement des rosés dont la couleur tend vers le gris. Si l’on était sur des couleurs saumon ou pêche il y a quelques années, on tend maintenant vers le gris et le litchi. Le vigneron adapte sa méthode d’élaboration du vin pour répondre à cette demande chromatique, en jouant sur les temps et les températures de macération. Mais il n’y a pas de relation directe entre la couleur et la qualité organoleptique du vin.
J’ai aussi entendu qu’un vin clair était plus « léger »… Attention, la modération s’applique quelle que soit la couleur du vin car il n’y a aucune relation entre la couleur du vin et son degré alcoolique.
Il n’en demeure pas moins que dans l’esprit du consommateur, la couleur reste un gage de qualité.
Pourquoi le rosé se boit-il frais ?
Le vin rosé que nous connaissons actuellement dispose de caractéristiques qui ont été dictées par le consommateur. Les arômes frais de fruits exotiques ou d’agrumes sont singulièrement appréciés et se prêtent particulièrement à une consommation rafraîchissante par temps chaud. Il est vrai que nous avons plus de plaisir à consommer des vins aux arômes frais en été et plus charpentés en hiver, d’autant que cela se marie plus aisément avec une cuisine estivale légère et une gastronomie hivernale plus élaborée. C’est aussi un reflet du mode de vie des consommateurs, lié à la décontraction et aux vacances. La nature des arômes indique donc plutôt une consommation autour de 11°C. Cela dit, il existe des rouges qui se boivent frais et des rosés qui, comme l’œil de Perdrix en Suisse, ne se boivent pas glacés et peuvent accompagner des plats hivernaux.
Peut-on faire vieillir un rosé ?
Le rosé est issu d’une macération courte pour extraire un minimum d’anthocyanes, qui confèrent la couleur du vin. Ces molécules sont présentes dans la peau du raisin notamment, tout comme les tanins. Il en résulte que les rosés sont des vins très peu tanniques. De fait, généralement, les rosés ne se prêtent pas réellement au vieillissement et doivent être consommés dans l’année ou les deux ans suivant la vendange. Il existe en revanche des rosés qu’on passe en fûts, ce qui leur confère des tanins. Ils peuvent être conservés plus longtemps, mais une fois encore, on s’éloigne des caractéristiques du rosé recherché par le consommateur, qui valorise plutôt l’immédiateté.
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